Réflexions sur nos poubelles
La manière dont nous traitons la question de nos déchets reflète bien, hélas, le fonctionnement de notre société : faisons disparaître tout ce qui gêne !
Chaque Isérois jette en moyenne 350 kg/an d’ordures ménagères, en partie dans la poubelle verte, en partie dans la poubelle grise, et plus de 200 kg/an à la déchetterie.
Que peut-on recycler ? Comment ? A quoi sert le tri à la maison ?
Une équipe de l’association de quartier de la Monta a visité Athanor, le centre de tri de La Tronche où arrivent nos poubelles vertes. Les déchets sont mis sur un tapis roulant par un bulldozer. Les encombrants qui sont arrivés là sont éliminés manuellement : planche à voile ( !), sacs poubelles pleins, envoyés tels quels à l’incinération. Puis ils sont pris dans un incroyable circuit de tapis roulants, de cribles, de tri automatique et manuel. Le travail des opérateurs est très dur, car au lieu de manipuler les emballages vides et les objets divers peu sales qui devraient seuls se trouver dans les poubelles vertes, ils doivent trier un mélange invraisemblable de déchets recyclables et putrescibles.
Chacun doit savoir que ces conditions indignes sont le résultat de la négligence. Ceux qui jettent leurs épluchures et les restes de repas dans la poubelle verte accepteraient-ils les conditions de travail qu’ils imposent ainsi aux opérateurs d’Athanor ? De plus, l’insuffisance du tri conduit au rejet de la moitié du contenu des poubelles vertes, trop pollué pour être recyclé. C’est autant de matières premières précieuses ( métaux, papiers) qui sont perdues.
Saint-Egrève fait moins bien que la moyenne : seulement de 28 à 38 kg/an de déchets effectivement valorisables par habitant (environ 10% du total), pour une moyenne de 42 kg sur l’agglomération.
D’autres pays d’Europe font beaucoup mieux : l’Allemagne, qui produit environ la même quantité de déchets ménagers par personne, en recycle 46% .
L’industrie, les travaux publics et de l’agriculture recyclent à 60% leurs déchets. Pourquoi les citoyens font-ils moins bien que les industriels ?
Les pouvoirs publics, la Métro et les communes ont fait un réel effort d’information. La promotion du compostage, qui réduit beaucoup le tonnage de déchets et évite l’incinération très polluante de matériaux humides est le dernier exemple, et va dans le bon sens.
Bien sûr, le problème a une dimension économique et politique : il faut faire pression sur les fabricants pour réduire les emballages, pour utiliser des matières recyclables…
Ne fuyons pas notre responsabilité de citoyen, l’efficacité du système dépend de nous : trions mieux nos poubelles, et évitons de les remplir d’emballages inutiles !
Vos élus du groupe Ecologie, Solidarité et Démocratie, Mathilde Dubesset et Jean-Pierre Moy